La Croix : Qu’avez-vous pu recueillir sur le sort réservé aux prisonniers de guerre et aux civils ukrainiens détenus par la Russie ?
Veronika Velch : Nous avons interrogé des centaines d’anciens prisonniers de guerre ukrainiens, leurs familles et ceux qui attendent le retour de leurs proches. À l’issue de ces recherches, nous avons découvert que les pratiques de torture, d’humiliation, étaient très répandues côté russe. Ce sujet est devenu une de nos priorités. Nous avons cherché à briser le silence. Il est important de rappeler que les civils détenus sont de simples citoyens. Ils vivaient dans certaines zones, et quand les Russes sont arrivés, ils ont été arrêtés pour leurs opinions politiques, leur religion ou simplement parce qu’ils parlaient ukrainien. Parmi eux figurent, par exemple, des professeurs de langue ukrainienne ou d’histoire.