Située au Proche-Orient, la bande de Gaza est une région palestinienne de 41 km de long sur 10 km de large qui compte plus de deux millions d’habitants. Elle tire son nom de sa principale ville, Gaza.
Depuis la fin du mandat britannique en Palestine, ce territoire est le théâtre d’affrontements liés au conflit israélo-palestinien. Après la première guerre israélo-arabe de 1948, la bande de Gaza est occupée par l’Égypte, et ce jusqu’en 1967 et la guerre des Six jours au cours de laquelle Israël s’empare du territoire. Une administration palestinienne s’exerce sur la bande de Gaza, à l’exception de blocs de colonies israéliennes, à partir de 1994, après la signature des accords d’Oslo (1993). Sous pression de la Seconde Intifada, le gouvernement israélien engage l’évacuation des 7 000 personnes habitant dans les colonies juives de la bande de Gaza en août 2005. La bande de Gaza et la Cisjordanie constituent les territoires palestiniens revendiqués par l’Autorité palestinienne, aujourd’hui dirigée par Mahmoud Abbas, pour l’établissement d’un État.
Depuis 2007, la bande de Gaza est sous le contrôle du Hamas, mouvement islamiste à l’origine de l’opération « Déluge Al-Aqsa ». Lancée le 7 octobre 2023, cette offensive d’une ampleur inégalée sur le territoire israélien est marquée par des massacres et des prises d’otages massives. Les attaques du Hamas sont condamnées par la communauté internationale, notamment par les États-Unis et l’Union européenne. Le gouvernement israélien, dirigé par Benyamin Netanyahou, répond par un siège renforcé de Gaza, des frappes aériennes intenses et des interventions terrestres de l’armée. Le 13 juillet 2024, l’armée israélienne a annoncé avoir éliminé Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas. Le 17 octobre 2024, c’est son successeur, Yahya Sinwar, cerveau des attaques du 7 octobre 2023, qui est tué lors d’une action militaire israélienne. Depuis le 7 octobre 2023, plus de 53 000 personnes ont été tuées à Gaza et 110 000 ont été blessées d’après le gouvernement dirigé par le Hamas. Selon les données au 1er avril 2025 de l’Unicef, 15 000 morts sont des enfants.
La population de Gaza fait face à une crise humanitaire dramatique, marquée par une pénurie d’eau et de nourriture. L’ONU exprime régulièrement de vives préoccupations quant à sa capacité à fournir l’aide nécessaire. D’après l’organisation internationale, 85 % des écoles, (données d’août), ont été détruites, d’autres bâtiments civils sont également visés. Israël les considère comme des objectifs militaires, accusant le Hamas de se cacher parmi les civils. Le 21 novembre 2024, la Cour pénale internationale (CPI) a émis des mandats d’arrêts internationaux contre Benyamin Netanyahou, son ex-ministre de la défense Yoav Gallant, et le chef de la branche armée du Hamas Mohammed Deif pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité. L’ONG Amnesty International a publié le 5 décembre un rapport où sont collectés « suffisamment d’éléments de preuve » pour conclure qu’Israël « s’est rendu responsable d’actes interdits au titre de la Convention sur le génocide ». Deux autres rapports ont été publiés le 19 décembre 2024 : celui de l’ONG Médecins Sans Frontières (MSF) qui parle de « nettoyage ethnique » et celui de l’organisation internationale Human Rights Watch (HRW) qui estime qu’Israël commet des « actes de génocide » en « restreignant l’accès à l’eau ».
Le 15 janvier 2025 à Doha, le Qatar, l’Égypte et les États-Unis annonçaient un accord entre Israël et le Hamas sur un cessez-le-feu et la libération d’otages israéliens et de prisonniers palestiniens. Les négociations pour entrer dans la deuxième phase du cessez-le-feu bloquées en février ont été rompues par Israël avec la relance des bombardements sur Gaza, le 18 mars 2025, suivie par une offensive terrestre le 20 mars à Rafah. Cet accord a cependant permis la libération de plusieurs otages israéliens et de prisonniers palestiniens.
Le 17 mai, Israël a lancé une vaste offensive sur l’ensemble de la bande de Gaza, décrite comme une opération de conquête territoriale, d’occupation militaire et de déplacement forcé des populations, dans le but d’anéantir le Hamas. En parallèle, des pourparlers en vue d’une trêve ont repris à Doha au Qatar. Devant la dégradation de la situation humanitaire et l’escalade des offensives israéliennes, plusieurs pays ont durci leur position et exprimé leur profonde inquiétude. L’Union européenne a annoncé un réexamen de son accord d’association avec Israël, en vigueur depuis 2000, tandis que le Royaume-Uni a suspendu les discussions sur un futur accord de libre-échange. Le 19 mai, la France, le Royaume-Uni et le Canada dans une déclaration commune ont dit qu’ils ne resteraient « pas les bras croisés » face aux « actions scandaleuses » du gouvernement israélien de Benyamin Netanyahou à Gaza. Ils se sont également dit « déterminés à reconnaître un État palestinien en tant que contribution à la réalisation d’une solution à deux États ».