C’est un nouveau variant que les autorités sanitaires suivent désormais de près. NB.1.8.1 a été classé vendredi 23 mai par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans la catégorie des « variants sous surveillance », créée en 2020 pour ceux qui « présentent un risque accru pour la santé publique mondiale ».
En France, quatre cas ont été identifiés depuis le mois d’avril, a affirmé Bruno Lina, virologue au CHU de Lyon, auprès de BFMTV et de franceinfo. De quoi susciter la vigilance des autorités sanitaires, même si la dangerosité du variant n’est pas encore totalement établie.
Cinq mutations du Covid-19 ont été classées « préoccupantes » par l’OMS depuis décembre 2020 et ont donc pris le nom d’une lettre grecque (Alpha, Bêta, Gamma, Delta et Omicron). Sous-lignage du très contagieux Omicron, le NB.1.8.1 est, quant à lui, désormais catégorisé « sous surveillance ».
Le virus se propage en Asie
Ce variant est déjà largement répandu en Asie du Sud-Est. Le 15 mai dernier, les autorités sanitaires hongkongaises ont fait état d’une hausse inédite depuis plus d’un an du nombre de malades infectés par le Covid-19. Les passages aux urgences et les hospitalisations liés à la maladie ont connu une « augmentation significative », mettant les établissements de santé sous pression. Selon le ministère de la santé, le nombre de nouveaux cas de NB.1.8.1 a augmenté pendant sept semaines consécutives. La semaine dernière, il s’est établi à 14 200 nouveaux cas, un record pour l’an 2025.
À Taïwan, les services d’urgences sont, eux aussi, débordés. Le nombre de décès (47) liés à l’épidémie y a fortement augmenté depuis le début de l’année, selon le Centre taïwanais du contrôle des maladies. Les autorités ont indiqué qu’elles constituaient des stocks de « vaccins et de médicaments antiviraux », en plus de rappeler l’efficacité des vaccins, du port du masque et des gestes barrières.
Sur le Vieux Continent, le variant a également été identifié, mais dans une proportion bien moindre. Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC) affirme que, depuis le mois d’avril, plusieurs cas ont été recensés en Allemagne, en Irlande, aux Pays-Bas, en Espagne et en Suède. Sans, pour autant, menacer « le faible niveau de circulation (du Covid) dans l’Union européenne au cours de l’année 2025 ».
Une transmissibilité accrue
En Europe, le NB.1.8.1 n’est pas classé comme « variant sous surveillance » par l’ECDC, principale agence sanitaire de l’Union européenne. L’OMS rappelle d’ailleurs que « le nombre de séquences du SARS-CoV-2 est actuellement assez faible ». Autrement dit, le nombre de cas recensés reste plutôt bas.
Cependant, ce variant se démarque par sa grande contagiosité. Parce qu’il infecte plus rapidement les cellules, il se transmet plus facilement et pourrait devenir majoritaire sur le continent. Plusieurs chercheurs chinois évoquent également une possible « évasion immunitaire », c’est-à-dire qu’il pourrait mieux résister à une précédence infection ou à la vaccination.
Mais l’OMS tempère : « Les données actuelles n’indiquent pas que ce variant entraîne une maladie plus grave que les autres variants en circulation. » Le Covid-19 n’a d’ailleurs jamais totalement disparu et circule encore sur le territoire français.
Dans le même temps, une campagne de vaccination est en cours depuis le 14 avril dernier. Censée se terminer le 15 juin, elle pourrait être étendue jusqu’au 15 juillet, « en fonction de la situation épidémiologique », précisent les autorités sanitaires. « Les vaccins contre le Covid-19 actuellement approuvés devraient rester efficaces contre ce variant », confirme l’OMS.