Judas, les Templiers, Loki… D’où viennent les superstitions autour du vendredi 13

Pour les superstitieux, ce vendredi 13 juin 2025 est associé à la chance ou au malheur.
Pour les superstitieux, ce vendredi 13 juin 2025 est associé à la chance ou au malheur. BarTa/stock.adobe.com
Le treizième jour de ce mois de juin tombe un vendredi. Mais depuis quand le vendredi 13 est-il synonyme de malheur, ou de chance, pour les superstitieux ? Si les craintes liées au nombre treize remontent à l’Antiquité, le pouvoir particulier accordé au vendredi 13 a aussi des origines chrétiennes.

Dans le calendrier, certaines dates ressortent avec une force particulière. Pour les superstitieux, ce vendredi 13 juin en fait partie. C’est la seule fois cette année que le treizième jour du mois tombe un vendredi. Une bonne nouvelle pour les personnes souffrant de paraskevidékatriaphobie - la phobie du vendredi 13 –, mais pas pour celles associant cette date à la bonne fortune, qui vont peut-être tenter leur chance au loto.

Dans la population, ces superstitieux sont loin d’être marginaux : un peu plus d’un quart des Françaises et Français accorderait une importance particulière au nombre 13, d’après un sondage mené en mai 2022 par l’Ifop pour le site d’astrologie Esteban Frédéric. Si accorder un pouvoir au vendredi 13 peut sembler irrationnel, cette croyance ne date pas d’hier, et trouve notamment son origine dans les Évangiles.

La superstition liée au 13 remonte à l’Antiquité. À l’époque, le douze, associé au nombre d’heures dans une journée, au nombre de dieux de l’Olympe, ou de signes du zodiaque, symbolisait la perfection. Le treize venait en quelque sorte briser cette harmonie.

Ce nombre était même associé à un événement tragique dans la mythologie nordique. Selon la légende, Loki, le dieu de la malice, de la discorde et des illusions, se serait invité comme treizième convive à un banquet organisé par Odin, et aurait tué son fils Baldr.

13 convives au dernier repas du Christ

Il a fallu attendre la fin du Moyen Âge, « vers les XIIe et XIIIe siècles », pour que les craintes liées au nombre 13 se mêlent à celles associées au vendredi, soulignait l’historien Philippe Martin, auteur de « Superstition » : histoire d’un mot. XVe-XXIe siècle (Fayard, 2024), dans les colonnes de La Vie en mai 2022.

Même si l’Église catholique a toujours nié cette croyance, elle tire vraisemblablement son origine de la Bible. Selon les Évangiles, treize personnes pont partagé le dernier repas du Christ – la Cène. Judas se trouve parmi eux avant de trahir Jésus et de provoquer sa crucifixion… un vendredi. De quoi donner du grain à moudre aux personnes superstitieuses, peu enclines à rassembler treize convives autour d’une même table.

En France, une autre théorie – plus controversée – fait remonter la peur du vendredi 13 au vendredi 13 octobre 1307. Ce jour-là, le roi Philippe le Bel fait arrêter et torturer des dizaines de Templiers, dont le grand maître de leur ordre, Jacques de Molay. Ce mythe a notamment été repris dans le célèbre roman Da Vinci Code, de Dan Brown, lui conférant une nouvelle popularité.